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Les arbres rêvent-ils de CO2 ?

Du 20 au 24 août 2022 Earthwise residency, Mols Bjerge, Danemark
Les arbres rêvent-ils de CO2 ?

Karine Bonneval, Christine Fentz, Per Hüttner
Earthwise research residency

Ce projet crée une nouvelle plateforme d'échanges entre les humains et les arbres. Pour ce faire, nous développons une technologie qui permet de traduire en sons les signaux intérieurs des arbres et les activités neuronales du public. Les processus vitaux des arbres peuvent être interceptés par les humains et vice versa, créant ainsi un potentiel d'échanges. Dans le cadre du projet, nous organisons des séances nocturnes avec un arbre choisi, au cours desquelles le public peut interagir avec les arbres de manière entièrement nouvelle.
Le public passe une soirée dans la forêt dans un cadre qui invite à s’allonger pour profiter d'une expérience sonore basée sur la vie intérieure des arbres. Certains processus neurologiques (par exemple, l'activité cérébrale) du corps des spectateurs seront également traduits en sons afin que les arbres puissent ressentir les mouvements intérieurs des humains.

Les arbres dorment-ils ?

Pendant la journée, les branches et les feuilles des arbres se redressent pour capter la lumière du soleil et activer la photosynthèse indispensable à leur survie, mais la nuit, elles retombent, comme pour se reposer.
Pour sa croissance, un arbre absorbe l'eau par les racines, en stocke moins de 5 % dans les nouvelles cellules et transpire le reste par les feuilles. Pendant la journée, sous l'influence du climat, l'absorption d'eau du sol ne compense pas immédiatement l'eau perdue par évaporation à travers les feuilles et les branches, et donc le diamètre des branches diminue. C'est la transpiration des arbres.
La nuit, les arbres ne transpirent pas. La réhydratation permet une récupération du diamètre des branches et, si les conditions climatiques ont été favorables, une croissance de celles-ci.

Cette activité diurne/nocturne peut être suivie avec un appareil électronique, le Pepipiaf. Mis au point par l’INRAe PIAF de Clermont Ferrand, cet outil installé sur l’arbre mémorise en temps réel très précisément les variations de diamètre d'une branche d'arbre, sans perturber le fonctionnement de l'arbre, et mesure en même temps la température de l'air à proximité de la branche suivie.

Sons
Les plantes possèdent des photorécepteurs pour détecter la lumière et distinguer certaines couleurs du spectre lumineux. Elles ont également le sens du toucher et la conscience des limites de leur corps : un arbre adaptera sa croissance au vent et à son intensité. Elles sont également sensibles aux odeurs et aux sons.
Nous, les humains, avons des oreilles pour percevoir les sons. Les arbres n'en ont pas, mais leurs cellules peuvent percevoir les vibrations, notamment les racines et les feuilles. Les plantes sont ancrées dans le sol, la moitié de leur organisme vit en dessous et au-delà de notre perception. Mais aucune niche écologique occupée par les plantes n'est silencieuse. En plus du son des cinq éléments, presque tous les animaux émettent une variété de sons.

La phytoacoustique est un nouveau domaine de recherche qui étudie comment les plantes peuvent percevoir et émettre des sons. Par exemple, Monica Gagliano, de l'université de Western Australia, a placé des haut-parleurs dans le sol, diffusant différents types de sons aux racines des plantes. Ces racines ont été attirées par le son de l'eau : elles ont poussé dans la direction de la source de vibration.

Que faisons-nous, nous les humains, pendant que nous dormons, pendant que nous nous reposons ?
Pour mesurer l'activité neurologique du public, nous utilisons la technologie propre à Vision Forum. Nous mesurons ainsi leur activité cérébrale et traduisons ensuite les signaux en sons.

Pourrions-nous partager certains de nos signaux avec les arbres pendant la nuit ?
 L'utilisation des sons pourrait être un bon moyen de partager nos oscillations en tant qu'êtres vivants. Un arbre pourrait-il être réceptif à l'oscillation de nos ondes cérébrales transmises par le son ? Son comportement pourrait-il en être affecté et sa propre perception pourrait-elle être transformée en sons ?

Ce moment est une invitation à passer ensemble une soirée avec un pin. Ses signaux sont uniques car c’est un individu avec son comportement singulier.
Il s'agit d'une expérience artistique basée sur des dispositifs électroniques scientifiques destinés à mesurer les variations organiques de nos corps végétaux et humains.
Cela demande un état d'esprit spécifique, donc le chemin pour rencontrer l'arbre est un voyage dans nos corps pour se rapprocher de l'état des plantes. Christine Fentz nous invite aux premières étapes de l'expérience, afin que les invités soient prêts dans leur corps et leur esprit à accueillir ce moment partagé avec d'autres humains et un arbre.

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Karine Bonneval et Natasja Lundehøj Hedegaard