KARINE BONNEVAL
GABRIELLE MANGLOU
LOUIS PIERRE-LACOUTURE
Dans le paysage poyaudin, où la terre façonne depuis des siècles l’identité d’un territoire, à l’invitation de la maison Composer trois artistes et trois habitant·e·s tissent, depuis 2024, des dialogues inédits entre gestes ancestraux et créations contemporaines.
À travers cette résidence de création une question : comment les savoir-faire locaux (culture de champignons, céramique et poterie) deviennent les vecteurs d’une réflexion sur notre rapport au vivant et au temps. Entre le domestique et le sauvage, entre l’éphémère mycélien et la permanence minérale, entre les strates du sol et les vibrations de la pierre, l’exposition Paille, Terre, Pierre révèle les liens invisibles qui unissent nos gestes quotidiens aux rythmes géologiques.
Les duos formés incarnent une philosophie du faire-ensemble où la transmission des savoirs se mêle à l’expérimentation artistique. Dans les bottes de paille où Zoltán Babos cultive ses champignons, Karine Bonneval capte les sons du mycélium et tente d’établir une communication inter-espèces par la musique ; la terre modelée par Judith Lasry se transforme en autels domestiques sous les mains de Gabrielle Manglou ; les pierres collectées autour de l’atelier de Lorraine Patoir chantent grâce aux dispositifs de Louis Pierre-Lacouture.
Cette exposition nous invite à écouter ce que nous disent les matières, à découvrir la poésie des gestes artisanaux, et à repenser nos cohabitations avec le monde minéral, végétal et fongique.
Karine Bonneval & Zoltán Babos : Les murmures du mycélium
Entre les blocs de culture de pleurotes et de shiitakés de Zoltán Babos, Karine Bonneval déploie des protocoles d’écoute et d’apprivoisement mutuel. S’inspirant de John Cage, mycologue passionné et compositeur reconnu, elle enregistre les infimes variations sonores qui traversent les substrats de paille tout en diffusant aux champignons des compositions expérimentales. Cette recherche sur les notions d’aramu et d’ikiamia – le cultivé par les humains versus le cultivé par les esprits, selon les Achuar – questionne nos catégories de domestique et de sauvage. Les blocs de culture « libérés » dans la prairie deviennent les témoins d’un ensauvagement contrôlé, tandis que des casques ensemencés de mycélium invitent les visiteur·euse·s à une immersion dans l’univers acoustique fongique. La vidéo Kino Grib de Marc Plas s’intégre et dialogue avec l’installation de Karine, les champignons y apparaissent révélant la place singulière qu’occupent les fungi dans notre imaginaire cinématographique.
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