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Vertimus
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Se mettre au vert

du 14 septembre 2018 au 19 janvier 2019 Mal de Laon
Se mettre au vert

Commissariat : Clotilde Boitel, du 14 septembre 2018 au 19 janvier 2019
avec : Isabel Bisson-Mauduit, Bianca Bondi, Karine Bonneval, Morgan Courtois, Marine Coutelas, Tristan Dassonville,  Marc Fontenelle,  Chloé Silbano.

« Se mettre au vert », formule que le Petit Robert traduit par « prendre du repos à la campagne » implique un acte volontaire, personnel, autonome, conduisant à une forme de retraite dans la nature. De nos jours, on parle beaucoup de vitesse, de pollution, de problèmes climatiques, de migrations, questions essentielles à traiter par notre société. Qui n’a songé à se retirer et à s’éloigner du monde et de ses troubles ?

La nature souvent maltraitée par notre temps, s’est pourtant toujours révélée sujet d’observation, d’étude, source de réflexion pour les artistes et les auteurs, qu’ils soient écrivains, compositeurs, peintres, dessinateurs, photographes ou sculpteurs. Actuellement les artistes s’interrogent sur les capacités, les forces, les faiblesses de la nature et se penchent sur les rapports que l’homme entretient avec le monde végétal.
 « Se mettre au vert », titre de l’exposition de la Maison des arts et loisirs de Laon, regroupe le travail d’artistes qui développent des modes de pensée et d’expression s’éloignant de la représentation uniquement graphique, picturale, photographique ou sculpturale et qui pourtant ne cherchent pas non plus à intervenir sur ou dans le paysage : le Land art n’est pas, dans ce cadre, leur préoccupation. Les champs de réflexion des artistes présentés s’étendent sur de larges et complexes concepts.

La plante, le paysage sont appréhendés comme source de réflexion, objet d’étude ou d’expérimentation, la nature n’est plus simplement dépeinte, mais directement utilisée comme matériau de l’œuvre ou comme sujet d’un acte, certes artistique, mais aussi politique.

L’engagement des artistes peut aussi s’orienter vers des questions écologiques, de l’ordre de la biodiversité ou d’expérimentations scientifiques comme pour Karine Bonneval, qui s’intéresse aux relations que nous construisons et entretenons avec la nature vivante. Elle est particulièrement attentive aux bruits imperceptibles de la nature : la respiration des arbres, le léger mouvement sonore créé par les vers de terre se déplaçant en profondeur. Les correspondances génétiques entre l’animal, l’humain et le végétal la passionnent également. L’œuvre présentée à Laon, « Palmatomania », est constituée d’une collection de plantes carnivores d’une blancheur immaculée qui se dressent chacune sous un globe transparent.

Ces végétaux sont en cire d’huile de palme, matière issue d’arbres, qui, surexploités à l’excès ont laissé place à de larges territoires désertifiés. Ces mini serres reposent sur un sol recouvert de graines de mais, à l’image d’une agriculture intensive qui soulève la question des OGM. Karine Bonneval exprime avec humour et poésie ses convictions tout en s’attaquant à des questions de politique mondiale.

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© Karine Bonneval