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Dendromité, respirer avec l'arbre

Dendromité, respirer avec l'arbre

Dendromité est un néologisme signifiant en intimité avec l'arbre.

Comment retrouver une empathie envers le non-humain ?
C’est suite à la rencontre avec Karen Houle, philosophe de l’éthique à l’université de Guelph au Canada, puis Claire Damesin, écophysiologiste de l’université d’Orsay, que l’envie de créer des pièces en collaboration et autour de cette thématique est née.

En 2014, j’ai découvert la pratique de Claire Damesin combinant expérimentations sur le terrain et analyses en laboratoire. J'y ai également rencontré en écologie végétale Ludwig Jardillier, spécialiste des micro-organismes à Orsay puis Matthias Rillig, directeur de du Rillig Lab à la Freïe Universität de Berlin.
Ensemble nous tentons de redéfinir nos relations à l’arbre dans une approche sensible au travers de pièces sur nos échanges invisibles avec le végétal.

Dendromité
En intimité avec l’arbre
Film couleur et noir et blanc, 10’22, numérique, 2017
Karine Bonneval, artiste, Claire Damesin, écophysiologiste à l’université Paris-Sud,
Montage : Gabrielle Reiner, son : Jean-Michel Ponty
Production Light Cone, catalogue Collectif Jeune Cinéma

Dendromité cherche à mettre en relation la respiration d'un corps humain et celle d'un arbre. L'espace du film s'inspire des chambres de mesure qui permettent d'isoler une zone du végétal afin d'enregistrer puis d'analyser ses échanges gazeux avec l'atmosphère,  et des protocoles scientifiques qui en découlent. Une chambre a été "réinventée" pour les besoins du film puis des caméras thermiques ont permis de rendre perceptibles la respiration de l'arbre et la respiration humaine. Une relation sensible s'installe entre les deux corps transformant l'expérience scientifique en expérience sensuelle et poétique. Le mot chambre est alors à prendre dans le double sens d'« instrument spécifique de mesure » et d' « espace domestique » : le spectateur, comme le personnage du film, se trouve « dans la chambre avec l'arbre », il est convié à partager son intimité. Le titre est un néologisme forgé sur la contraction de ce dernier terme et du préfixe d'origine grecque dendro- qui fait référence à l'arbre.
Dendromité propose une expérience de nature empirique au spectateur. Il se présente en trois parties qui correspondent à des types de fonctions de caméras et induisent des chromatismes et des rythmes d'images différents. Ces couleurs et ces pulsations se modifient en fonction de l'interaction entre l'homme et le végétal. Une main sur l'écorce laisse son empreinte, la respiration du personnage comme celle du tronc devient perceptible...

Les prises de vues ont été réalisées avec une caméra thermique à objectif refroidi qui sert normalement à détecter les fuites de CO2 dans des sites industriels. Ce projet a été réalisé en collaboration avec Claire Damesin et a bénéficié du soutien de la Diagonale Paris-Saclay et de la société FLIR.
Le montage a été réalisé en collaboration avec Gabrielle Reiner. La bande-son originale de Jean-Michel Ponty a été créée à partir d'instruments de bois préparés et de sons issus du matériau bois.

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Karine Bonneval