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Migration de pollen

13 mai 2022 Campus du végétal pays de Brive, Voutezac
Migration de pollen

Un workshop pour une dégustation culinaire, en collaboration avec Claudine Boyer, ethnobotaniste

"Emanuele Coccia considère l'alimentation comme un fait politique interspécifique où des corps migrent sans cesse vers d'autres, mettant ainsi en avant le fait qu'aucune espèce ne peut se limiter à son propre corps." Thiphaine Calmette, le goût d'apprendre, Libératon.

Le pollen est la plus ingénieuse des structures, un élément à l’architecture précise et complexe, dont l’évolution a permis des trésors de sophistication. Les arbres et les plantes trompent leur immobilité par ces minuscules grains voyageurs, détenant leurs gènes en devenir. Qu'ils soient portés par le vent, les insectes ou d'autres animaux, ils sont le fruit de coévolutions très fines et spécifiques.
Les humains depuis qu’ils sont sur terre partagent avec ces pollens le même air, mais la force anthropique que nous exerçons sur notre milieu commun a brisé le bel équilibre. Avec la disparition brutale d'un grand nombre de pollinisateurs, les voyages, les migrations naturelles de ces pollens sont en danger, alors que dans un même temps les pollens anémophiles (portés par le vent) deviennent avec la pollution des éléments allergènes puissants pour les humains.

Pour Baptiste Morizot   « La crise écologique systémique qui est la nôtre est aussi une crise de la sensibilité au vivant. J’entends par là l’appauvrissement des mots, des capacités à percevoir, des émotions et des relations que nous pouvons tisser avec le monde vivant (….) (La joie qui) fait vraiment défaut, et qui m’intéresse, c’est la joie à l’idée de l’existence du vivant. Et la joie d’en être.
Cet affect doit être inventé à partir de presque rien dans notre culture. Parce que les modernes ne sont pas au courant qu’ils sont des vivants, et quand ils le savent, ils le vivent plus comme un déclassement que comme un honneur. Être vivant, être de ce monde, partager avec les autres vivants une communauté de destin et une vulnérabilité mutuelle, tout cela ne fait pas partie de notre conception culturelle de nous -même. »

Pour "en être", avec le groupe d'étudiants et les enseignants Delphine Soldermann et Emmanuel Coulombs, nous nous sommes attachés à en apprendre plus sur cet élément végétal, mais aussi sur les plantes comestibles et toxiques sauvages qui vivent sur le territoire, grâce au savoir de Claudine Boyer, ethnobotaniste. Nous avons réalisé des cueillettes qui sont devenus la base gustative de nos pollens-cakes.
Les apprentissages matériels et immatériels réalisés pendant la semaine ont été augmentés par la visite du CIAP et une exploration de ses sites naturels.

En expérimentant, cueillant, triturant les matériaux, il s'agit de réaliser, pour le dernier jour du workshop, des préparations culinaires en forme de pollens géants, que chaque invité pourra "cueillir" et goûter.
Une table devient notre territoire, paysagé avec de la terre végétale et de la terre à modeler, pour recevoir les pollens en suspension, les plantes sauvages à déguster.

Une invitation à de nouvelles migrations poétiques et concrètes.

  • Migration de pollen
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Karine Bonneval